Amor

Portugal

* "amour" en Portugais

" Je t'aime "
Quelques précisions sur cette langue

Le portugais (en portugais português) est une langue appartenant à la branche romane de la famille des langues indo-européennes. Les locuteurs du portugais s’appellent les « lusophones ».
Le portugais occupe la quatrième place des langues les plus parlées dans le monde si l’on tient compte du nombre de personnes dont c’est la langue maternelle. Il est la seconde parlée en Amérique latine après l’espagnol (plus du tiers de la population de l’Amérique latine parle le portugais). En Afrique, le portugais se présente comme une importante langue véhiculaire dans les anciennes colonies portugaises. Il représente au total 265 millions de locuteurs dont c’est la langue maternelle dans le monde et est ainsi la troisième langue européenne la plus parlée en tant que langue maternelle après l’espagnol (406 millions) et l’anglais (335 millions). C’est aussi la cinquième langue par le nombre de pays partageant la même langue officielle.
Les normes de la langue portugaise sont régies par l’Instituto Internacional da Língua Portuguesa et la Comunidade dos Países de Língua Portuguesa. Le portugais est l’une des 24 langues officielles de l’Union européenne.

Quelques références littéraires et cinématographiques

Mon choix sur la filmographie lusitanienne s’est volontairement orienté  vers Manoel de Oliveira (1908-2015), qui n’est pas le seul réalisateur portugais, mais parce que dans la cinématographie de ce pays, il se démarque à la fois par ses nombreux chefs-d’œuvre – souvent adaptés de grandes œuvres de la littérature portugaise ou française (La Lettre, Le Soulier de satin) – par sa personnalité et sa vitalité hors du commun. C’est aussi une manière de lui rendre hommage puisqu’il a tiré sa révérence au monde du cinéma, par obligation, son cœur s’étant arrêté il y a quelques mois. Il est né avec le cinéma muet et est mort à l’heure de twitter. Jusqu’au dernier moment, il est parti à 106 ans, il a travaillé et son imaginaire faisait encore des étincelles. Il disait : « Le cinéma est comme la vie, une chose très dynamique, il ne peut pas stagner. En tout cas je n’appartiens pas à la famille des réalisateurs qui stagnent. » Et l’année de son centenaire il confiait : «  Cesser de travailler, c’est mourir. Si on m’enlève le cinéma, je meurs »

ANIKI BOBO

MANUEL DE OLIVEIRA (1942, noir et blanc)

Inspiré d’une nouvelle Les enfants millionnaires de Rodrigues de Freitas (1935) – Antonio Santos (Eduardinho), Fernanda Matos (Teresinha), Horacio Silva (Carlitos), Nascimento Fernandes (le propriétaire de la boutique)

Premier long métrage du cinéaste tourné à Porto, sa ville natale, qui relate l’histoire de gamins vivant dans un quartier populaire de la ville. Theresinha est l’égérie de la bande, Carlitos et Eduardinho sont amoureux d’elle. Un jour Carlitos, timide et cherchant comment lui prouver sa flamme, l’a voit admirée une poupée à la « Boutique des tentations ». Il la vole pour la lui offrir. Rivaux, Carlitos et Edouardinho se battent au bord du fleuve Douro et quand cesse leurs chamailleries, Edouardinho tombe du talus et meurt. Carlitos est accusé de l’avoir tué, mais grâce à l’intervention providentielle du boutiquier volé, il est lavé de tout soupçon. Le nom mystérieux de Aniki Bobo vient d’une comptine populaire.

AMOR DE PERDICÃO (AMOUR DE PERDITION)

MANOEL de OLIVEIRA (1979)

D’après le roman homonyme de Camilo Castro Branco – Alves Cristina Hauser (Teresa), Antonio, Sequeira Lopes (Simão), Elsa Wallencamp (Mariana)

Au tout début du XIXème siècle, deux familles nobles et rivales voient leurs enfants s’aimer d’un amour passionné dont le dénouement sera tragique. L’intrigue se présente comme Roméo et Juliette et se rattache à un romantisme noir. Teresa, promise à son cousin Balthazar, préfère entrer au couvent. Simão tue le cousin et se livre à la justice. De leurs cellules, Teresa et Simão poursuivent une relation épistolaire. Condamné à mort, Simão voit sa peine commuée en déportation aux Indes et refuse toute autre grâce. Il embarque à Porto et adresse un dernier adieu à Teresa qui voit partir son bien-aimé d’une fenêtre du couvent…

FRANCISCA

MANUEL DE OLIVEIRA (1981)

Inspiré du roman historique Fanny Owen d’Agustina Bessa Lluís (1988) – Diogo Doria (José Augusto), Teresa Menezes (Francisca/Fanny), Mario Barroso (Camilo Castelo Branco)

Le film raconte la tragique histoire d’amour de deux amis, José Augusto et Camilo Castelo Branco, pour la même femme, la séduisante et mystérieuse Francisca, dite Fanny, issue de l’aristocratie portugaise du milieu du XIXème siècle. José Augusto s’éprend de Fanny par sens du défi. Il l’enlève, l’épouse puis la délaisse pour Maria, la sœur de Fanny. Francisca, malheureuse, malgré le réconfort qu’elle trouve auprès de Camilo, se laisse mourir. Finalement jaloux, José Augusto a une attitude surprenante quand il apprend sa mort. Il demande une autopsie pour s’assurer que sa femme avait toujours sa virginité, le mariage n’ayant pas été consommé. À son tour il choisit de quitter ce monde.

SINGULARIDADE DE UNA RAPARIGA LOIRA
(SINGULARITÉS D’UNE JEUNE FILLE BLONDE)

MANOEL DE OLIVEIRA (2009)

D’après une nouvelle Une singulière jeune fille blonde d’ Eça Queiroz – Ricardo Trêpa (Macário), Leonor Silveira (la femme du train), Catarina Wallenstein (Luisa), Diogo Dória (Tio Francisco, l’oncle de Macário), Júlia Buisel (Dona Vilaça, la mère de Luísa)

Macário raconte à une inconnue rencontrée dans un train, son désarroi. Alors qu’il était comptable chez son oncle à Lisbonne, il est tombé follement amoureux d’une jeune fille blonde, Luísa Vilac, qui vivait en face de son bureau. En butte à l’hostilité de son oncle, opposé au mariage, il a dû partir tenter fortune au Cap-Vert, afin d’obtenir le droit d’épouser la femme qu’il aime. Mais quand il rentre à Lisbonne avant le mariage, Macário découvre un aspect troublant de la personnalité de sa fiancée.

O ESTRANHO CASO DE ANGELICA
(L’ÉTRANGE AFFAIRE ANGÉLICA)

MANOEL DE OLIVEIRA (2013)

(Sélection au Festival de Cannes) – Ricardo Trêpa (Isaac), Pilar López de Ayala Angélica), Filipe Vargas (le mari), Leonard Silveira (la mère)

Isaac, un jeune photographe juif réfugié dans une commune proche de Porto, est sollicité d’une manière impromptue, par une riche famille de notables catholiques. L’une de leurs filles, Angélica, vient de mourir subitement le jour de son mariage et il demande à Isaac de prendre une photo de la défunte, sur son lit de mort. À l’instant où il règle ses cadrages, il est troublé par la beauté du visage de la jeune femme et croit voir son visage s’animer, pour lui tout seul. Il en tombe éperdument amoureux. Dans la chambre de sa pension le phénomène se reproduit, Angélica lui apparaît vivante. Désormais, elle va hanter sa vie et ses rêves. Un film mystérieux autour d’un amour impossible.

TABU (TABOU)

MIGUEL GOMES (2012, noir et blanc)

(récompensé à la Berlinale 2012 et l’édition Paris Cinéma 2012) – Laure Soveral (Aurora à l’âge adulte),Teresa Madugra (Pilar), Henrique Espirito Santo (Alter Ventura), Carlotto Cotta (Ventura jeune), Santo, Ana Moreira (Aurore jeune).

Aurora, une vieille dame excentrique au caractère bien trempé, sa femme de ménage Santa, d’origine cap-verdienne, et sa voisine Pilar, dévouée aux bonnes causes, vivent au même étage d’un immeuble à Lisbonne. Lorsque la première se meurt à l’hôpital elle leur demande de contacter Gian Luca Ventura, qu’elle voudrait revoir avant de mourir… Mais il arrive trop tard. Santa et Pilar prennent alors connaissance d’un épisode troublant du passé d’Aurora. Gian Luca leur raconte sa romance avec la défunte en pleine Afrique coloniale à l’époque où, mariée, elle habitait une ferme près du Mont Tabou. Mais enceinte de son mari, leur amour était impossible. C’est la seconde partie du film : Paraiso (le Paradis). Aurora avait écrit à Gian Luca : « Je maudis le jour où je vous ai rencontré uniquement car il a amené le jour de notre séparation ».

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