ፍቅር

Ethiopie

* "amour" en Amharique

Quelques précisions sur cette langue

L’amharique est une langue sémitique, une famille au sein de laquelle elle occupe, en termes de locuteurs, la deuxième place après l’arabe. La langue est parlée en Éthiopie par une majorité de la population, soit comme langue maternelle (27 millions de locuteurs) — majoritairement par les Amharas —, soit comme langue seconde ou véhiculaire (4 millions de locuteurs).
Depuis l’entrée en vigueur de la Constitution de 1994, l’amharique a perdu son statut de langue officielle, l’État reconnaissant le même statut pour toutes les langues éthiopiennes (plusieurs dizaines) ; toutefois, l’amharique conserve le statut de langue de travail du gouvernement fédéral.
En dehors de l’Éthiopie, l’amharique est parlé par environ 2,7 millions de personnes vivant en Égypte, en Israël, à Djibouti, au Yémen, au Soudan, aux États-Unis, ainsi qu’en Érythrée par une partie de la population ayant connu la période antérieure à l’indépendance en 1993.L’amharique partage avec plusieurs langues de la Corne de l’Afrique, le tigrigna notamment, l’alphasyllabaire guèze.

Quelques références littéraires et cinématographiques

ETHIOPIE

LAMB

YARED ZELEKE (2015, premier film éthiopien sélectionné à Cannes dans « Un Certain Regard », et pour l’ Oscar du meilleur film en langue étrangère 2016)

Rediat Amare (Ephraïm), Indris Mohamed (Abraham), Surafel Teka (Salomon), Kidist Siyum (Tsion)

Un film poignant, touchant et poétique. Un amour, une tendresse rarement traités au cinéma : l’attachement d’un enfant pour un animal. Ephraïm, 9 ans, est orphelin de mère et son père très pauvre décide de l’envoyer dans sa famille éloignée, dans une région moins sèche, moins hostile, plus verte. Il part accompagnée de Chuni, sa petite brebis, auquel il voue une affection particulière. Après avoir traversé des paysages volcaniques magnifiques, il arrive au village où on le destine aux travaux des champs, mais sa passion c’est la cuisine. Bientôt il s’ennuie, a le mal de son pays et, aimant faire la cuisine, un travail réservé aux femmes, il est mal considéré et n’a que des contrariétés. Quand son oncle lui dit qu’à l’occasion d’une fête qui se prépare, on va tuer sa brebis, Ephraïm est affolé. Il met en place un stratagème pour la sauver. Il prépare des samoussas pour les vendre sur le marché et avec l’argent il espère pouvoir prendre le bus et s’enfuir avec Chuni. Heureusement sa cousine l’aide et comprend qu’il est impossible pour lui de tuer ce qu’il a de plus cher.

DIFRET

ZERESENAY MEHARI (2015, prix du public au Festival de Sundance)

Tizita Hagere (Hirut), Maeza Ashefani (Maeza, la jeune avocate)

Un autre film poignant inspiré d’une histoire vraie qui s’est déroulée en 1996 en Ethiopie. Hirut, âgée de 14 ans, est enlevée sur le chemin de son école. Rappelons qu’une tradition ancestrale autorise les hommes à kidnapper les fillettes sur lequel ils jettent leurs dévolus pour en faire leurs épouses. Violée et battue, elle réussit à s’échapper des griffes de son prédateur et à le tuer. Hirut s’enfuit mais, retrouvée par la police, elle est accusée de meurtre. Une jeune avocate, choquée par son histoire, décide de la défendre d’autant plus qu’elle risque la peine de mort. Ce film, produit par Angelina Jolie (qui a connu une vive polémique à sa sortie) apporte un éclairage sur la condition féminine en Ethiopie et le combat que mène l’avocate Maeza Ashefani, pionnière pour le droit des femmes dans son pays.

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