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Moldavie

Roumanie

* "amour" en Roumain

" Je t'aime "
Quelques précisions sur cette langue

Le roumain est une langue appartenant au groupe des langues romanes orientales de la branche romane de la famille des langues indo-européennes. Il est couramment parlé par environ 24 millions de locuteurs et compris par plus de 28 millions, principalement en Roumanie et en République de Moldavie (appelés roumanophones par les linguistes).
Appelé daco-roumain en linguistique, il est officiellement dénommé roumain en Roumanie (limba română /’limba ro’mɨnə/) et, au choix, moldave ou roumain en Moldavie (limba moldovenească selon l’article 13 de la Constitution adoptée en 1992, limba română selon la déclaration d’indépendance de 1991 et selon l’arrêt n° 36 du 05.12.2013 de la Cour constitutionnelle).
Dans ces deux pays où les roumanophones sont majoritaires, il existe également d’autres communautés linguistiques, minoritaires.
Une grande partie (60 à 65 %) du vocabulaire roumain total est issu du latin, directement ou à travers des emprunts à d’autres langues.
Mais il existe également un substrat thrace — 90 ou 600 mots — antérieur à la conquête romaine (voir Origine des roumanophones), un superstrat slave — 30 % à 35 % des mots, un apport de mots hongrois, allemands, grecs et turcs datant du Moyen Âge et de la Renaissance, plus superficiel que le superstrat slave, un apport de mots français et allemands modernes venus entre 1850 et 1950, et enfin un apport anglais venu depuis 1950, et fortement enrichi depuis 1990 (ce dernier n’est pas roumanisé comme l’ont été les apports précédents, mais en grande partie emprunté).
Le Roumain est l’une des 24 langues officielles de l’Union européenne.

Quelques références littéraires et cinématographiques

PHILANTROPIQUE

NAE CARANFIL (2002)

Mircea Diaconu (Ovidiu), Viorica Voda (Diana), Gheorghe Dinica (Pavel), Mara Nilolescu (Miruna)

Ovidiu, un célibataire de trente-cinq ans, vit toujours chez ses parents à Bucarest. Professeur, il perçoit un bas salaire et poursuit un grand rêve, devenir un écrivain célèbre. Le jour où il rencontre Diana, un mannequin vedette, sœur de l’un de ses élèves, sa vie est bouleversée. Elle vit très au-dessus de ses moyens, alors pour lui plaire et céder à ses nombreux caprices, il lui fait croire qu’il est un jeune milliardaire. Il perd la tête et dépense sans compter en un week-end l’équivalent de plusieurs mois de son petit salaire d’enseignant. En réalité il réussit à financer cette vie d’apparence luxueuse grâce à Pepe, une sorte de parrain local, un escroc qui a trouvé le filon pour exploiter la société à travers les mendiants et monter une grosse arnaque… Une comédie amusante et grinçante qui évoque certains travers de la société roumaine.

LEGATURI BOLNAVICIOASE ( L’AMOUR MALADE, LES LIAISONS MALADIVES)

TUDOR GIURGIU (2006)

Adapté du livre de Cécilié Stefanescu – Tudor Chirila, Mircea Diaconu, Maria Popistasu, Ioana Barbu.

Etudiantes à l’université de Bucarest Alex et Kiki vivent dans le même immeuble. Pour tout le monde elles sont de bonnes amies. Or elles sont liées par une amitié plus profonde voire une forme d’amour. Sandu, le frère de Kiki est d’une jalousie maladive. Pour leur famille, Kiki et Sandu se disputent souvent comme un frère et une sœur. Quand arrive l’été, Alex invite Kiki dans la maison de ses parents. Loin de l’agitation et du monde leur relation s’épanouit jusqu’au jour où apparaît Sandu… En réalité lui et Kiki sont amants.

BOOGIE

RADU MUNTEAN (2008)

(5 nominations Quinzaine des Réalisateurs au Festival de Cannes) – Anamaria Marinca (Smaranda), Dragos Bucur (Bogdan).

Bodgan et sa femme viennent passés le week-end avec Adi, leur fils de 4 ans, à Neptun, une station balnéaire sur la Mer noire, pas très animée en cette saison. La détente est un peu artificielle, le couple s’attendait à un cadre plus idyllique. Soudain, l’atmosphère change quand Bodgan retrouve fortuitement deux copains de jeunesse avec lesquels il a fait de joyeuses virées. Si Bodgan est marié, Vladimir et Mimi sont toujours de joyeux fêtards. Ils prennent rendez-vous le soir même pour dîner, mais Smaranda, enceinte, reste avec Adi. Ils évoquent leurs souvenirs, la soirée est joyeuse, alcoolisée, puis Bodgan se sent obligé de rentrer. Smaranda l’accueille excédée, la tension monte. Bodgan repart, claque la porte et ne demande qu’une chose à cet instant, redevenir le temps d’une nuit « Boogie », comme l’appelait ses copains de jeunesse. Mais la nuit avec sa haute dose de liberté (alcool, filles, jeux etc.) va virer au noir. Finalement, au sortir de cette nuit blanche ils n’auront plus grand chose à se dire et encore moins à se promettre.

DUPA DEALURI (AU DELÀ DES COLLINES)

CHRISTIAN MINGIU (2012)

(Prix du scénario et d’interprétation féminine pour les deux actrices au Festival de Cannes) – Cristina Flutur (Alina), Cosmina Stratan (Voichta), Valeriu Andriuta, (le prêtre) Dana Tapalaga (la mère supérieure)

Christian Mingiu s’intéresse, dans ce film puissant, troublant et dérangeant, à « ce que font les gens aux noms de leurs croyances ». Les êtres, dans certaines circonstances de leur vie et de leurs croyances se retrouvent parfois prisonniers dans un carcan qui les étouffe. L’histoire est inspirée de faits réels qui ont fait scandale en Roumanie en 2005. Une jeune nonne, soi-disant « possédée », décède des suites d’un exorcisme pratiqué dans un couvent en Moldavie. Le prêtre, qui l’avait enchaînée à une croix, privée d’eau et de nourriture pendant trois jours, a été condamné à sept ans de prison et excommunié de l’Église orthodoxe. Le cinéaste, après avoir enquêté sur ce drame, en a tiré un film où les faits développés sont proches de la réalité. En revanche dit-il : «  les relations et les motivations des personnages sont complè­tement fictionnelles, en particulier l’amour entre Voichta et Alina. »
Les deux héroïnes, Alina et Voichta, se retrouvent sur un quai de gare, leur étreinte pleine d’émotion se prolonge. Elevées dans un orphelinat, elles ont nouées des liens plus profonds que la relation physique qui peut exister entre des adolescents. Alina, partie travailler en Allemagne, se rend au couvent où s’est retirée Voichta espérant la ramener avec elle en Allemagne. Voichta a été autorisée à l’accueillir pour quelques jours au couvent. Mais elle a rencontré Dieu et aujourd’hui elle aime Alina, d’un amour réel mais dénué de tout désir. Alina, l’intruse, qui n’aime qu’elle, la supplie de la suivre. Elle s’emporte, sème la panique dans le monastère, semble animée d’une force intérieure. Serait-elle atteinte d’une possession démoniaque…

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